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Juin 2008
L’intolérance, nouveau credo politique
Auteur : Mousse Boulanger et Rémy Cosandey

Il y a 25 siècles, Aristote disait: «L’objet principal de la politique est de créer l’amitié entre les membres de la cité». Il y a quelques jours, Gerhard Blocher, frère de Christoph, traitait la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf de laie, la femelle du sanglier, sous prétexte qu’elle piétine la politique suisse. Quelle régression dans les mœurs!

Un constat s’impose: si la politique suisse est piétinée depuis quelques années, c’est précisément par Christoph Blocher et ses thuriféraires de l’UDC. Il ne se passe bientôt plus un jour sans qu’ils transforment les slogans électoraux en insultes, sans qu’ils convertissent les affiches des votations en déclarations xénophobes ou racistes, sans qu’ils pourrissent leurs annonces par des propos mensongers ou calomnieux. Pour eux, il n’y a plus qu’un credo politique: l’intolérance. Il est temps qu’ils comprennent qu’ils ont franchi depuis longtemps les barrières de l’éthique. Et que dire de ceux qui se réclament des valeurs du christianisme?

En plus de ce pourrissement des pratiques politiques du pays, il y a l’entêtement et la mauvaise foi. Lors d’un récent débat à La Chaux-de-Fonds, Yvan Perrin, conseiller national et vice-président suisse de l’UDC, a proféré plusieurs énormités.

Il a tout d’abord affirmé que le peuple avait toujours raison. Lui qui a consacré son travail de baccalauréat au néonazisme devrait savoir qu’Adolf Hitler n’a pas pris le pouvoir par la force mais qu’il y a été porté démocratiquement par le peuple. Celui-ci avait-il raison? Autre exemple: si le peuple avait toujours raison, la peine de mort serait-elle supprimée?

Autre propos tenu: la démocratie n’est pas susceptible de recours. Quelle absurdité! Le recours, parce qu’il permet de contester une décision qu’on juge injuste ou discriminatoire, est précisément ce qui sépare une démocratie d’une dictature.

L’image du fameux mouton noir et celle de ces étrangers plongeant avidement leurs mains dans une corbeille remplie de passeports suisses font froid dans le dos. De plus, elles ne correspondent pas au portrait du pays que fait la majorité de ses habitants. Enfin, elles décrédibilisent la Suisse à l’étranger. Pour un parti qui se prétend patriotique, l’UDC a frappé à côté du but. Mais on savait déjà que cette formation obtiendrait sans peine le Prix Nobel de l’incohérence.

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