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Les mutations accélérées du monde contemporain engendrent des «maladies sociales» qui se manifestent par différentes formes d’insécurité, de souffrances et de violences : conflits identitaires, xénophobies, violences sociales et institutionnelles, agressivité, incivilités et délinquance…
Il est relativement facile de trouver des «coupables» : les dirigeants politiques, les étrangers, les autres. Sont-ils vraiment les seuls responsables ? Notre responsabilité n’est-t-elle pas engagée ?
Être responsable donne de la puissance à chacun pour devenir acteur du changement. Se reconnaître co-responsable, c’est tout le contraire du processus qui fait de l’autre un bouc émissaire et de soi la victime. C’est en acceptant sa part d’ombre, ses limites, sa folie, sa violence, que l’on va pouvoir accepter celles de ses voisins.
La transformation de l’individu est inséparable de la transformation sociale. Le sentiment d’impuissance et d’insécurité est souvent à l’origine d’un apparent désintérêt pour la vie politique et d’un manque de confiance grandissant envers les élites, les responsables administratifs et politiques. Ce déficit démocratique couplé à une sorte de vide spirituel et culturel laisse certains citoyens sans autoprotection face aux tentations communautaires et racistes.
La «thérapie sociale» est une discipline nouvelle développée par Charles Rojzman (www.therapiesociale. com) pour recréer des îlots démocratiques, pour que les gens qui s’ignorent les uns les autres, ou au pire se haïssent, puissent à nouveau travailler ensemble. Il en va de la survie, non seulement de nos démocraties, mais de la planète.
Le monde est en souffrance, personne ne sait vraiment comment faire pour l’aider à évoluer, mais nous sommes condamnés à le faire ensemble. Voilà les trois éléments pour pouvoir commencer une réflexion collective. Travailler ensemble ne s’improvise pas. Il faut apprendre à créer un groupe dans lequel l’intelligence collective permettra une action des individus sur les institutions et réciproquement. Le travail en équipe devient une forme d’aide mutuelle fournie par les acteurs eux-mêmes. Chacun retrouve un profond plaisir à agir collectivement, responsabilisé et sûr de sa capacité d’action.
Il s’agit de mettre en place un environnement qui favorise la rencontre de l’autre et crée des conditions pour que les informations circulent entre tous. Sans dialogue il est difficile de vivre ensemble. Ce processus exigeant donne la parole à chacun, y compris à ceux qui ont perdu l’habitude de la prendre.
La démarche permet de passer de la violence au conflit, du conflit à la coopération pour construire à partir des réalités individuelles. Son objectif est clairement politique : il s’agit de changer les pratiques socio-institutionnelles pour réaliser une transformation profonde des manières de vivre et de travailler ensemble.
Chacun, à l’endroit où il se trouve, peut contribuer à l’établissement d’une société plus harmonieuse et semer (s’aimer) les graines de paix pour que la récolte soit bonne.
Frédéric Roth, enseignant, consultant, formateur à la résolution des conflits, spécialisé en thérapie sociale.
Intervention en milieu scolaire, institutionnel, politique, associatif, de l’entreprise, des communes, privé, etc.